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littérature française - Page 137

  • A six

    « – Tu veux dire qu’un couple reproduit le fonctionnement des parents 
    – Répète ou bien fait le contraire…
    Ce débat s’éterniserait entre Serge et Marianne, renaissant à chacune de leurs disputes, chacun reprochant à l’autre d’imiter qui son père qui sa mère, preuve s’il en faut que le mariage unit deux familles et deux styles, et qu’on le traverse non pas en tête à tête mais en lignée, non pas à deux mais à six. »
     

    Alice Ferney, Cherchez la femme 

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  • Implacable Ferney

    Sur la table de dissection d’Alice Ferney, le mariage. 550 pages pour régler des comptes, un compte surtout, celui de Serge Korol, incapable d’aimer, sinon l’image de lui-même. Le dernier roman de l’exploratrice des dits et des non-dits, du couple, paradis ou enfer, s’intitule Cherchez la femme (2013). 

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    Jakob Smits (1856-1928

    Premier mariage : celui de Vlad et Nina. Nina Javorsky chante et danse sous les yeux de Vladimir Korol qui joue dans un orchestre deux soirs par semaine. « Elle dansait. Il la regardait. Il ne la quittait pas des yeux. » Fille de mineur, l’intérêt du nouvel ingénieur de la mine, hypnotisé par ses seins, la flatte. A quinze ans et demi, Nina vit chez sa grand-mère, à l’écart de ses parents et de ses six frères et sœurs.

    Ferney raconte et déshabille aussitôt les moments de grâce : « Bien des années plus tard, Nina deviendrait une grosse femme immobile. La jeune Javorsky aurait disparu corps et âme, et Vladimir, dans son mariage vécu comme un sacerdoce, fermerait les yeux pour se rappeler la jeune fille qu’il avait choisie, murmurant à sa belle-fille : Nina était la plus gracieuse danseuse que j’aie jamais vue… Sans penser qu’il n’avait pas vu grand-chose. »

    La grand-mère Sacha organise le consentement familial au mariage et dicte les conditions : « Pas d’enfant avant le diplôme ! »« Travaille Nina. Etudie le plus longtemps possible et gagne ta vie. Ne dépends jamais d’un homme ! Ecoute ce que te dit ta grand-mère. » Ils se marient en décembre ; en janvier déjà, Nina est enceinte. Vlad rayonne. Nina se sent flouée. Ils se disputent.

    Serge ressemble à sa mère et Vladimir s’émerveille de tout chez ce fils parfait. Ce sera son leitmotiv : « tout est merveilleux, nous sommes heureux et formidables ! » Neuf mois après la naissance, Nina attend un second enfant, ce sera Jean. Mais l’ingénieur communiste perd sa place et pire, « le monde du charbon se ferma à Vladimir Korol ». Quand Serge a deux ans, la famille va s’installer dans le nord du Maroc et là, parmi les notables français, Nina joue parfaitement son rôle de « jeune épouse de l’ingénieur ». Avant les cocktails, elle boit un whisky pour se donner du courage. Elle est la reine des soirées : « jeune, belle, élégante, aimée, joyeuse, charmante ».

    Pour Vladimir, son fils aîné est un champion, un « as en mathématiques » : « Serge était exceptionnel et Jean un bébé tranquille ». Au Canada, ensuite, la vie est moins agréable. L’ingénieur est le plus heureux des hommes, mais sa femme s’ennuie. Sa famille lui manque et elle refuse toute occupation personnelle : lecture, cinéma, cours d’anglais… Ce n’est qu’à leur retour en France que Nina va exprimer le désir de « faire quelque chose », sans savoir quoi.

    Deuxième mariage : celui de Serge et Marianne. Le fils doué a grandi sous le regard ébloui de son père et dans l’adoration de sa mère. Leur amour est inconditionnel, mais les cris et les larmes de sa mère l’inquiètent. Brillant élève, il se voit supplanter en taille par son frère Jean : « le grand gentil et le petit malin ». Reçu au bac à seize ans, bon joueur de tennis, l’adolescent tombe amoureux de jeunes filles remarquables, toujours plus grandes que lui, et sa gloire ne connaît plus de frein une fois acquis le sésame suprême : Serge est « admis » à l’Ecole normale supérieure. Ses parents exultent.

    Jean Korol n’a guère de place dans le cercle familial : à dix-huit ans, il refuse de passer le bac, quitte le lycée, la maison, devient moniteur sportif. Nina lessive, grossit, boit. Serge développe ses talents de séducteur. Etre normalien le comble, il comprend vite, mais il n’aime pas approfondir – « il aimait les commencements ». « Marie, Agnès, Cécile, Caroline… Comme on le dit dans les milieux bourgeois, elles étaient toutes des filles bien. » Grandes, belles, intelligentes, sportives. Marianne Villette, rencontrée chez des amis, sera « la femme de sa vie »

    Alice Ferney décrypte cette rencontre amoureuse, ses développements. La romancière accentue le contraste entre les parents de Serge, accueillants envers Marianne, mais sans classe aux yeux des Villette, et sa future belle-famille où la redoutable Brune tyrannise son mari et ses filles. Marianne refuse le concubinage : ce sera le mariage ou rien. Serge se résout à l’épouser, « un mariage bourgeois » dans les règles, où le faire semblant est de mise.

    A nouveau, la promesse de bonheur tourne court : « Serge vivait à sa guise comme s’il était seul. » Marianne a besoin de nuits tranquilles, Serge ramène des amis à toutes les heures, sans souci de la réveiller. Il voudrait aller voir ses parents à Châteaudun chaque week-end, elle a trop à faire à Paris. Cherchez la femme est plein de scènes de ménage, de réconciliations boiteuses, d’avertissements et d’explosions. Nina noie ses déceptions dans l’alcool, Marianne fait face dans l’action, prête à tout pour éviter le divorce.

    Le couple, la maternité, la famille, les illusions perdues : la charge d’Alice Ferney est accablante, implacable. A chaque étape du récit, la romancière analyse, commente, détrompe la fiction amoureuse. On aimerait que la romancière montre sans démontrer, sans toujours juger ses personnages.  « Les quatre leçons d'amour d'Alice Ferney » titre Marianne Payot dans L'Express. L’amour, ce combat permanent ? 

    Entre les années 60 et les années 90, la donne a changé entre mari et femme, voilà aussi ce que montre ce récit. L’éditeur parle d’une « étude de caractères », on pourrait ajouter une « étude de mœurs ». Comme « Une vie » de Maupassant, auquel il m’a fait penser, un roman à faire lire… avant le mariage ? Une remarque sur le titre, un cliché qui détonne dans la bibliographie d’Alice Ferney. « Cherchez la mère », proposé par Marianne Payot, conviendrait, mais n’est-ce pas encore une accusation misogyne ? Pourquoi pas « Cherchez le père », tout compte fait ?

  • Virginia à Cassis

    Glané à Toulon chez Mona lisait (la librairie d’occasion est bien située, à deux pas du nouvel embarcadère du réseau Mistral), un petit livre à la couverture irrésistible : Virginia Woolf à Cassis. Roches et failles. Les textes de Joëlle Gardes et les photographies de Christian Ramade « sont le fruit d’une rêverie autour des séjours que fit à Cassis l’écrivain anglais Virginia Woolf entre 1925 et 1929. » 

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    Rêver de Virginia dans le Cassis d’aujourd’hui, retrouver un état d’esprit, c’est le thème du premier texte, « monologue d’une visiteuse moderne », rêverie personnelle de Joëlle Gardes, qui vit entre Cassis et Paris. Le second décrit les circonstances des vacances cassidaines de Virginia Woolf. N’y cherchez pas un reportage photographique : « la rade ouverte, le phare et la lumière », voilà ce que Christian Ramade cherche à montrer ici, et « l’intimité des lieux et des atmosphères » (26 illustrations).

    Même en petit format, les photographies sont belles – deux d’entre elles illustrent le phare, celle de la couverture, reprise en double page, et une autre où se dresse près du phare, de dos, une femme en manteau devant la mer. Penser à Virginia, aller jusqu’au phare. « Ce matin, une brume flottait sur la mer et montait le long du cap Canaille. La lumière était froide et j’ai frissonné. » Ainsi commence « Ouvertures ».

    Bien sûr, on pense à La promenade au phare : « Sur le paysage bien réel de Cassis s’est superposé le paysage intime et recomposé de Saint-Ives. » Au début du XXe siècle, Cassis était à la mode. (Je vous ai déjà parlé des écrivains anglais à la découverte des charmes de Sanary et de la Côte d’Azur.) Vanessa, sa sœur, mariée à Clive Bell, puis en couple avec Duncan Grant, parle de Cassis dans une lettre à Virginia comme de « Bloomsbury-sur-Méditerranée ».

    A l’époque, au printemps, on trouvait des tulipes dans les champs – « dans ces avrils lointains où Virginia séjournait à Cassis, les tulipes rouges aux pétales pointus étaient le signe de la saison nouvelle. » En ces printemps « miraculeux », loin de Londres, des journaux et des critiques, de l’agitation, « on pouvait peut-être impunément savourer la saveur de miel du bonheur. »

    Virginia Woolf logeait à la pension « Cendrillon » qui pouvait accueillir huit pensionnaires, remplacée aujourd’hui par un hôtel sans jardin, une brasserie restaurant avec terrasse « ouverte et bruyante », au pied de la falaise, sous le château de Cassis. Le second texte, « Intérieurs », résume la vie de Virginia, née Stephen, les deuils qui l’ont marquée. Avec Leonard Woolf, épousé en 1912, elle partage son temps entre Londres et Rodmell, leur maison à la campagne, et ils voyagent fréquemment à l’étranger.

    C’est sans doute grâce à Roger Fry, « amoureux des cubistes et de Cézanne », qui faisait partie du cercle de Bloomsbury, que le groupe a découvert Cassis, la villa « Les Mimosas » et la villa « Corsica » toute proche. Vanessa loue pour dix ans la villa « La Bergère » sur le domaine de Fontcreuse, au milieu des vignes. Elle y passe plusieurs mois chaque année auprès de Duncan Grant avec leur fille Angelica, jusqu’en 1939.

    Peu après son premier séjour à Cassis, en 1925, Virginia Woolf a commencé à écrire To the Lighthouse. Deux ans plus tard, elle y rend visite à Vanessa en train de soigner Duncan, atteint d’une pneumonie. Virginia loge alors à la villa « Corsica » : sur un balcon, elle écrit une lettre à son amie Vita, elle y évoque les gens, la mer, les bouquets de tulipes sauvages. En 1928, les Woolf louent des chambres à Fontcreuse pour se rapprocher de Vanessa alors installée à « La Bergère », à deux cents mètres du château. L’année suivante, ils reviennent à Cassis en juin, il fait plus chaud, ils projettent même d’acheter une petite maison, « La Boudarde », pour vivre plus longtemps auprès de Vanessa. Les deux sœurs ne pouvaient rester longtemps sans se voir.

    Une traduction anglaise par Christopher Carsten termine cet ouvrage, plus évocateur qu'exhaustif, d’une centaine de pages en tout. J’ai laissé le cordon du livre vers le milieu, une double page pour « Les chemins de Virginia », quatre variations photographiques sur les chemins caillouteux où elle aimait marcher. « Le nom de Cassis revient souvent dans sa correspondance, écrit Joëlle Tardes, chaque fois avec émotion, comme celui du lieu où elle avait, ne fût-ce qu’un instant, éprouvé la plénitude du bonheur. »

  • Légèrement rasants

    « Ils avaient vingt ans, un ardent désir de me charmer les portait, ils seraient physicien, ingénieur et historien d’art, pas médecin car la faculté de médecine avait été transportée en banlieue, mais ils ne m’amusaient pas. Allons ! je vivais ce dont toute femme rêve et que j’avais vu cent fois dans les films, j’étais, enfin ! la petite merveille qui ravage, me voir était me vouloir, ils tendaient vers moi des mains avides et des cœurs palpitants, le choix m’appartenait : je les trouvais légèrement rasants. Il est certain que, quatre-vingts ans plus tôt, je flambais : là, je bâillais. Je n’avais plus l’âme adolescente, il ne me suffisait pas de les trouver beaux ou de sentir l’élan qui les portait vers mes charmes.

    Ou bien…

    Je me souvins de moi. Jeune fille, j’avais souvent trouvé mes contemporains ennuyeux. Ils manquaient de culture, ils étaient obsédés par leurs études, ils n’y pensaient pas assez, ils parlaient football et me trouvaient bizarre quand je parlais Racine. En fait, j’avais écouté ceux-ci avec l’intérêt bienveillant d’une centenaire attentive. Je n’y pouvais rien, je l’étais. »

    Jacqueline Harpman, Le temps est un rêve

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  • Vingt ans à nouveau

    Avez-vous un moment pour rêver avec Jacqueline Harpman ? Quand j’ai aperçu Le temps est un rêve, à la bibliothèque, ce titre m’a d’abord rappelé Ghelderode (La Flandre est un songe) et puis j’ai emporté chez moi cette pochade publiée en 2002, la même année que La dormition des amants – on verrait bien. 

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    La psychanalyste a laissé libre cours à son imagination pour présenter ce texte sous un « avertissement de l’éditeur » : signé Stéphane Lambert, celui-ci cite une lettre où l’auteure prétend avoir trouvé « une pile de feuilles » qu’elle n’a pas écrites mais qui semblent bien d’elle – qu’il en fasse ce qu’il veut ! « L’histoire était invraisemblable, mais c’était peut-être la vérité. » Allons-y.

    A peine ses 104 ans célébrés dans la gériatrie (en 2033) où l’ont installée ses filles, « la fée » rend à Jacqueline Harpman le corps de ses vingt ans, amélioré selon ses désirs : une femme élancée, une somptueuse chevelure blond cendré, des yeux verts, « un teint d’ambre pâle, des mains à la Greco et des seins à la Botticelli ! »

    Jolie et en bonne santé, il n’est plus question pour elle de rester à l’hospice, et tant pis si elle n’a que du gris à porter pour se sauver en pleine nuit, se faisant passer pour la petite-fille de la centenaire qui se serait attardée pour veiller sur son sommeil. Après avoir marché un peu dans Bruxelles, elle trouve un taxi et se fait conduire au Hilton, où elle prétend s’être fait voler sac et valise à la gare. Sa bonne mine inspire confiance (elle réglera sa note le lendemain) et c’est devant le miroir d’un appartement au quinzième étage qu’elle fait le point.

    Comment vivre avec cette beauté parfaite dont elle a toujours rêvé, qui fait impression sur les autres, comme si elle était Oriane, la duchesse de Guermantes, ne fût-ce que sur le serveur du petit déjeuner qu’elle dévore avec appétit ? « Le premier repas d’une ressuscitée est admirable ». Très vite surgissent les questions pratiques : il lui faut du liquide pour ne pas se faire repérer, et au petit matin, elle file par l’escalier de service en quête d’un distributeur – heureusement, elle a emporté ses cartes de crédit.

    Elle a bientôt acheté un sac à bandoulière pour y ranger son argent. Il lui faut à présent une nouvelle identité et sans doute un gagne-pain : sa disparition a dû être signalée, ses filles (presque soixante-dix ans) averties. Et ensuite une nouvelle garde-robe. Boutiques, agences bancaires, la voilà pourvue du nécessaire pour quelque temps, un peu effrayée de se reconnaître aussi prévoyante et réfléchie qu’avant, alors que la jeunesse permet toutes les fantaisies !

    Aussi sourit-elle à un bel homme qui déjeune non loin d’elle, qui a l’air « surpris, mais content » et elle se retrouve quelques heures plus tard, par une après-midi de juillet ensoleillée, à pouffer de rire « dans un lit défait ».  La fée lui a rendu sa virginité avec sa jeunesse, à sa propre surprise et à la stupéfaction de son amant, Vincent Lefébure, à qui elle dit s’appeler Garance (Les enfants du paradis).

    Le lendemain, elle se laisse enfermer dans les toilettes de l’Hôtel de Ville et s’y crée à l’ordinateur une nouvelle identité et même un permis de conduire. La voilà bientôt à la une du Soir, une photo datant de ses 75 ans, « le regard vif, l’air intelligent, étonnamment bien conservée – l’horreur ! » Bien sûr, Jacqueline Harpman lit avec intérêt ce qu’on écrit sur elle et sur son œuvre. Mais elle est désormais Clotilde Santivas (Les bons sauvages) et déclare à la police le vol de ses papiers d’identité.

    « J’ai toujours aimé rêver d’autres histoires que la mienne, me donner des aventures, des amants, des métiers. » Se faire passer pour une provinciale nouvellement arrivée qui dit « zut ! » – et non pas « merde » comme elle le disait pour être « dans le ton de (son) siècle » – et respecte la grammaire. Recommencerait-elle à écrire ? Un personnage lui trotte déjà dans la tête, Henriette de Hauterage, quand les déclarations de l’infirmière de nuit et de ses filles aux journalistes la ramènent à la réalité : on surveille à présent son compte en banque.

    Mais elle a de quoi tenir six mois au Hilton, où elle va se réinstaller après être passée dans les boutiques de luxe pour remplir sa valise neuve et réclamer sa suite, qui n’est plus libre, s’empressant de régler la semaine dans une autre chambre au dix-neuvième. Le garçon d’étage manie si joliment la langue qu’elle l’interroge sur ses auteurs préférés : « Balzac et Stendhal, Madame. »

    Quelle vie va-t-elle s’inventer ? Vincent Lefébure ne répond pas au téléphone et elle déteste manger seule. Un chauffeur de taxi lui conseille le quartier de l’université, où elle sera vite entourée et conseillée sur la faculté idéale : sciences ? langues ? communication ? A deux heures du matin, elle sonne chez Vincent qui, cette fois, exige de savoir qui elle est vraiment, pas un « roman feuilleton ». Il a lu toutes les œuvres de Jacqueline Harpman, qu’il apprécie, plus question de se faire passer pour Clotilde – alors, Henriette de Hauterage ?

    Changer d’identité à nouveau, comment faire ? Si les élucubrations de Jacqueline-Clotilde-Henriette vous amusent, lisez Le temps est un rêve et vous découvrirez le nouvel avenir de cette si jeune centenaire. Juste pour vous divertir.